Café Sabarsky, Neue Galerie (New York) : un vrai-faux café viennois

Le lieu est sombre, mais chaleureux : les murs sont recouverts de boiseries, les sols d’un vieux parquet, et les banquettes, d’un tissu datant de 1912. Les appliques sont de Josef Hoffmann, les meubles d’Adolf Loos, et un grand piano à queue de marque autrichienne occupe un coin de la pièce. Tout porte à croire qu’on est à Vienne, juste avant que n’éclate la Première Guerre mondiale, et que dans un instant Stefan Zweig, Egon Schiele et Oskar Kokoschka feront leur entrée pour passer la soirée en musique à discuter de leurs audaces plastiques et poétiques. Mais un coup d’œil à l’extérieur, par les larges fenêtres, détrompe en un instant : d’innombrables taxis jaunes passent en trombe le long de Central Park…

Ambiance viennoise…

On est bien à New York, dans la Neue Galerie, un musée dédié à l’art allemand et autrichien de la première moitié du vingtième siècle. Roland S. Lauder l’a fondé en 2001, et il a donné au café le nom de son associé dans ce projet, Serge Sabarsky, décédé peu avant l’ouverture. Dans ce majestueux bâtiment construit en 1914, entièrement rénové par Annabelle Selldorf, sont présentés des chefs d’œuvre de Egon Schiele et Gustav Klimt dont le célébrissime Portrait d’Adèle Bloch-Bauer (1907), tableau spolié par les nazis, restitué à la famille Bloch-Bauer avant d’être acheté 135 millions de dollars par Lauder pour la Neue Galerie.

Le café se veut une reconstitution des cafés viennois qui ont joué un rôle déterminant comme foyers artistiques et intellectuels de la Vienne de l’Art Nouveau. Le service, impeccable, est assuré par des serveuses en gilet noir, plateau à la main. La carte propose des spécialités germaniques à base de poulet, de saucisses et autres salades composées. Le petit déjeuner, servi de 9h à 13h, est bien tentant et sera tenté une autre fois.  Ce jour-là, après ma visite du musée et de l’accrochage , j’ai opté pour un thé « Vienna 1900 », et un assortiment de pâtisseries. Côté ambiance, il manque tout de même un peu de chaleur, de bruit et de fumée pour nous faire « revivre » vraiment l’expérience exaltée de la Sécession viennoise…

Vous reprendrez bien une part ?
Dans le ton

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Café Sabrsky, Neue Galerie, 1048 5th Avenue, New York. Site internet

 

1 commentaire

  1. Un monde parallèle, en somme… Ça donne envie d’un musée conçu comme un décor, où les oeuvres seraient incluses dans un continuum d’objets d’époque.

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