Il existe trois lieux où se restaurer au Museum of Modern Art de New York : le casual Cafe 2, situé au premier étage du musée (second floor pour nos amis américains), le très chic Modern, restaurant étoilé jouxtant le jardin de sculpture, et le café-bar en terrasse du quatrième étage (5th floor), Terrace 5. C’est pour ce dernier que j’ai opté lors de ma dernière visite au MoMA.
Le charme de Terrace 5 tient à l’impression d’être dans un espace intermédiaire, à la fois dedans et dehors, entre le musée et la ville, bien attaché au sol mais également un peu aérien. Le mobilier et la décoration sont minimalistes, blancs et dépouillés, tout à fait en phase avec le béton apparent des murs. La terrasse, couverte et abritée du vent, permet d’observer, en surplomb, l’agitation des visiteurs éparpillés dans le jardin de sculptures en bas et de voir comment ils s’approprient les œuvres d’art: par le selfie, bien sûr, mais aussi par le jeu, la déambulation, la contemplation depuis les bancs ou les pelouses… D’autre part, la terrasse offre une vue, de face cette fois, sur les bureaux de la conservation du MoMA : les baies vitrées permettent d’observer le travail en coulisses, celui des équipes qui préparent de nouvelles expositions, à l’aide d’impressionnantes bibliothèques, de scanners et autres machines indispensables dans un musée au XXIe siècle. Toute une agitation insoupçonnable quand on visite la partie « publique » de l’institution…
C’est un endroit qui invite donc à prendre de la hauteur et du recul. J’ai goûté un verre de sauvignon blanc californien, à un tarif new-yorkais (12 dollars), tout à fait correct. Mes voisins se régalaient quant à eux d’une soupe maison, d’un sandwich club et d’une salade César. Avant de repartir à la (re)découverte des extraordinaires collections de peintures et de sculptures du musée, toujours très fréquenté.
Terrace 5, Museum of Modern Art, 11 West 53 Street, New York. Site internet.
Heureusement que les verres sont là pour adoucir ce vertige géométrique à angles droits !
Qu’est-ce qui force l’homme à ouvrir les yeux sinon le besoin de vertige ? (Raymond Abellio)